Le combattant, poisson icône du milieu aquariophile, n’a pas fini de surprendre les scientifiques. On sait généralement qu’il est adapté aux périodes de sécheresses et qu’il est particulièrement résistant au manque d’oxygène mais on en sait peu sur ses techniques d’attaque ou sur son mode de reproduction. On fait le point.
Pour se reproduire, le splendens construit un nid de bulles. Et pour l’occasion, le mâle si brutal de réputation devient un minutieux architecte.
Tout au long du processus, l’apprenti constructeur gobe de l’air à la surface puis l’englobe d’une sécrétion buccale qu’il rejette ensuite sous forme de petites bulles qui s’agglomèrent. Grâce à cette sécrétion, les bulles n’éclatent pas, restent collées et forment comme un nid d’écume. Les poissons fraient sous ce nid qui accueille les œufs et les protège jusqu’à ce que les alevins naissent.
Comme tous les poissons de sa famille, le combattant a la particularité de pouvoir respirer de deux manières différentes. En plus des branchies classiques, il est en effet muni d’un curieux appareil respiratoire appelé ‘Labyrinthe‘ qui lui permet d’absorber le di-oxygène de l’air.
Cette particularité lui permet de mieux résister dans des quantités très petites d’eau. Ainsi, en période sèche, les combattants bloqués dans des flaques ou des faussés, peuvent survivre bien plus longtemps que leurs voisins, jusqu’au retour des pluies !
En 2002, une publication scientifique parue dans Nature4 traitait des ressemblances entre comportement humain et comportement animal en utilisant le combattant comme exemple.
Fait surprenant, les scientifiques ont alors remarqué que les mâles qui ne combattaient pas apprenaient en regardant leurs congénères. Ainsi, avant de s’attaquer à un mâle victorieux, le futur adversaire le scrute et repère ses points faibles. Ils ont également démontré que les femelles évitaient de s’accoupler avec des perdants lorsqu’elles voyaient le combat.
Le corps du combattant est recouvert d’écailles superposées qui rappellent les bardeaux sur une maison. Au delà d’une fonction protectrice, cette structure facilite le glissement dans l’eau du poisson. Elle est recouverte d’un mucus protégeant contre les infections qui augmente la dextérité du poisson.
Le combattant appartient au genre Betta qui comprend pas moins de 73 espèces répertoriés. Parmi eux, certains poissons sont très paisibles et arrivent plutôt bien à se tolérer. Cependant, plusieurs autres possèdent également des caractères très tenaces, et ne frémiront pas devant un splendens .
- Nature : Behavioural ecology - Nosy neighbours
A propos de l'auteur
Benoit Chartrer est un membre fondateur et pilote le projet Fishipédia. Sorti d'une formation d'ingénieur en physique, il a progressivement changé de spécialisation en se tournant vers les technologies Web. Passionné de voyage et de biologie, il tient également un compte Instagram dédié à la photographie animalière.
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